Quand on parle de santé on s’intéresse essentiellement à l’alimentation ou à l’activité physique mais on oublie souvent sa santé mentale. Les pensées que l’on peut entretenir envers soi, les croyances limitantes, ressentir un mal-être perpétuel sans comprendre pourquoi. Il y a milles et une raison de ne pas toujours se sentir bien dans sa tête.
Ce fut mon cas après la naissance de mon fils, nombreuses furent les nuits où je ne dormais pas, réveillée par les pleurs de mon bébé. Comme de nombreuses mamans je me suis sentie au plus mal. En 2021 selon l’enquête nationale périnatale 2021, on comptait environ 16,7 % de dépression post partum deux mois après l’accouchement. Un sujet encore très tabou que l’on aborde encore trop peu.
Je ne peux pas dire si j’ai réellement vécu une dépression mais du moins une grande détresse, en tant que jeune maman mais aussi en tant que personne, à proprement parlant.
Les premiers signes
Les débuts avec mon bébé étaient assez chaotiques, à cause de mon allaitement raté, de nombreuses coliques qui n’en finissaient pas et qui s’avérons plus tard être une indigestion au lait maternel et bien sûr toutes ces nuits sans dormir. En ajoutant à cela, la gestion de mon travail dans la restauration.
Même si en apparence je tentais de garder la face, à l’intérieur tout s’effondrait. Comme si je n’étais plus moi-même je me transformais en une personne soit très nerveuse, soit totalement déprimée ou complètement vide.
Au bout de six mois, un jour où j’avais enfin réussi à pendre une bonne douche le matin et à me mettre autre chose qu’un vieux tee-shirt, je donne le biberon à mon fils. Lui aussi était propre et je venais de le changer. En ayant terminé son biberon, il s’est mis à me régurgiter dessus. En soit rien de grave, c’était même la routine en fait… Mais ce jour-là j’ai compris que je n’allais pas bien car j’ai fondu en larmes, sans plus pouvoir m’arrêter. Cette énième régurgitation sur moi c’était la goutte d’eau. Je n’allais pas bien, je le savais mais j’avais du mal à mettre des mots sur ce qui m’arrivais…
A la recherche d’une oreille attentive…
Raconter ce que je vivais à mon entourage était difficile car devant eux j’essayais au maximum de faire comme si tout allais bien. Comme si j’étais une maman qui gérait et qui adorait ces premiers pas dans la maternité.
Alors j’ai beaucoup écrit pour m’apaiser et je me suis renseigné pour pouvoir rencontrer un psychologue. Sauf que trouver un professionnel près de chez moi, obtenir un rendez-vous et surtout me libérer du temps ressemblaient déjà à une énorme montagne à gravir. C’était trop contraignant.
Alors j’ai continué des recherches sur internet et j’ai trouvé qu’il était possible de débuter une thérapie en ligne.
Un psychologue à disposition
C’est grâce à l’application la clinique e-Santé que j’ai rencontré ma psychologue. Elle a été fondée par Christèle Albaret, psychosociologue, sexologue et coach mentale, elle intervient notamment dans l’émission « Ca commence aujourd’hui » sur France 2.
Il y plusieurs professionnels avec différentes méthodes et diverses approches. Il m’a suffit de sélectionner les problèmes que je rencontraient et de noter ce que je recherchais comme critères chez mon psychologue. C’est sûr que de devoir choisir son psy sur une simple photo et en cochant des cases peut s’avérer assez étrange mais je n’avais plus rien à perdre.
L’application propose aussi une série de tests comme « Suis-je hypersensible? » « Est-ce que je vis un burn-out? »
Cela m’a permit d’avoir des pistes sur les problèmes que je rencontrais. Et je me suis assez vite prêtée au jeu, des graphiques sur l’évolution de mon état de santé apparaissaient. Et je dois dire que c’est aussi cet aspect visuel qui m’a plu.
Ensuite j’ai commencé à discuter avec ma psychologue. Une jeune femme très à l’écoute et bienveillante. Je lui ai raconté mes difficultés depuis la naissance de mon fils, les idées noires qui me traversaient l’esprit et tout les questionnements qui m’empoisonnaient.
L’avantage de cette thérapie c’est que l’on peut communiquer par écrit et écrire de longs messages à son psy. On peut aussi faire des vocaux et des vidéos. Le psychologue peut nous répondre de la même manière 5 jours sur 7 avec un délai de réponse sous 24 heures.
Cela rend l’échange vraiment fluide. Elle me donnait parfois des pistes de réflexions, des exercices, je prenais le temps que je souhaitais pour lui répondre. Ma thérapie a duré environ trois mois. Et cela m’a fait tellement de bien. Avoir un contact aussi facile avec une personne neutre et qui ne me jugeait pas m’a permit de mettre des mots sur ce que je ressentais.
Je crois qu’à cette époque j’avais beaucoup de mal à faire cette transition de jeune femme à maman. Je ne savais plus qui j’étais et je me décourageais face aux difficultés. Ma psychologue m’a vraiment soutenue et elle m’a également permise de comprendre des évènements passés. Je pouvais vraiment me confier sur n’importe quel sujet. Je lui écrivais souvent le soir.
Les avantages d’une thérapie en ligne
-C’est plus accessible, le contact est facile et le fait d’écrire peut permettre aussi aux personnes plus timides qui n’oseraient pas aller voir un psychologue » en vrai » de se lancer.
-On peut prendre le temps de réfléchir sur sa situation avant de poursuivre la thérapie. Il n’y a pas de délai de réponses, on peut prendre son temps et le psychologue respecte ce rythme.
-On peut aborder diverses sujets et si le psychologue ne nous convient finalement pas, il y a la possibilité de pouvoir se tourner vers un autre professionnel.
-Il y a également des conférences sur ZOOM avec Christèle Albaret sur différents sujets.
-Il y a aussi la possibilité de se faire rembourser les séances auprès de sa mutuelle, je n’en ai pas bénéficier car je vis en Espagne mais je crois qu’il était important de le souligner.
Les inconvénients
-Ce genre de thérapie pourrait ne pas convenir aux personnes recherchant vraiment le contact humain et ayant besoin de voir réellement le ou la psychologue.
-Il existe 2 types d’abonnement: mensuel ou trimestriel, pour un suivi d’un mois cela revient à 197 €. Cela pourrait paraitre onéreux pour certaines personnes (si éventuellement la prise en charge de la mutuelle ne fonctionne pas)
-Pour certaines pathologies plus complexe, je pense qu’un suivi à distance ne serait peut-être suffisant et qu’un contact réel avec un professionnel s’avère plus pertinent.
Bilan de mon expérience
Je crois que sans la thérapie digitale je n’aurai tout simplement pas passer le cap d’aller voir un professionnel. Certainement par pudeur ou par honte. Cette sensation d’échouer dans mes débuts en tant que jeune maman était déjà bien difficile à assumer et je pense que je me trouvais aussi beaucoup d’excuses pour ne pas consulter.
Le fait de pouvoir contacter ma psychologue quand je le souhaitais était vraiment un atout. Ce fut beaucoup plus simple d’aborder différents épisodes de ma vie par écrit qu’à l’oral.
Consulter un professionnel n’est pas une fatalité. J’entend encore parfois autour de moi qu’aller voir un psy « c’est réserver aux fous!! »
Mais je pense qu’à différentes étapes de notre vie, c’est parfois essentiel de comprendre ce que l’on ressent. On a tous des difficultés, des évènements douloureux ou des blessures qui n’ont pas été guéries et qui nous gâchent la vie. Pouvoir en parler à une personne neutre qui va nous apporter des solutions ou nous donner des conseils avisés c’est une manière de se respecter et d’évoluer de manière positive.
Et finalement je ne me suis pas seulement confier sur ma maternité, nos échanges ont aboutis sur mon manque de confiance, sur mes blessures de petite fille… autant de sujet qui m’ont permit de comprendre mes réactions dans certains cas.
Donc si tu sens que tu as besoin d’entamer une thérapie mais que tu te met encore quelques barrières, la version digitale peut -être une belle manière de faire ce premier pas vers un mieux être! Qu’en penses tu?
Sources:
La dépression post-partum, un mal enfin mesuré en France