Quel jeune maman n’a pas entendu cette phrase « Si bébé va bien alors tout va bien. En devenant mère j’ai compris qu’on minimisait les changements liés à la grossesse et à la naissance de son enfant. Qu’ils soient physiques, émotionnels ou psychologiques, mettre un enfant au monde, chamboulent toute une vie, un équilibre, un couple mais surtout la future maman. Certaines vivront cette transition d’une manière plus douce et d’autres comme moi le vivront d’une manière… quel adjectif serait le plus approprié? Plutôt d’une manière… chaotique!!
J’ai souvent écrit durant cette période car je ne comprenais absolument pas ce qui m’arrivait: perdre mon identité de jeune femme et faire place entièrement à celle de la mère qui nourrit, qui console, qui nettoie, qui somnole. Comme une impression d’être sur un pont qui reliait mon ancienne vie à ce nouveau futur plein de couches de pleurs et de caca. Oui car c’est bien comme cela que je voyais ma vie.
Presque deux ans plus tard, j’ai le recul nécessaire pour comprendre que tout cela était une phase, qu’il fallait en découdre et passer par là. Faire le deuil de celle que j’étais pour devenir une nouvelle version de moi et accepter cette nouvelle casquette de maman. Mais dorénavant j’arrive à jongler entre ce rôle qui peut s’avérer complexe et la nouvelle femme que je suis aujourd’hui.
Et je ne vais pas mentir, mon but sur cet espace est d’être le plus honnête et authentique possible. Quand j’ai appris ma grossesse, je savais que tout allais changer, qu’il y aurai des moments difficiles mais la plupart du temps, mon entourage ne me racontait que le côté positif de la parentalité.
Même si bien évidemment, il y a de bons moments quand l’on devient mère, il y en a aussi certains que je n’aurai jamais imaginé vivre.
Voici donc les six choses que j’aurai voulu savoir avant de devenir mère.
Je n’aurai plus de temps pour moi
Je crois que ce fut la chose qui m’a le plus surprise en découvrant la maternité. Le manque de temps. Je pensais juste que l’arrivée de mon fils se rajouterai à ma vie, que je devrai m’occuper de lui mais que j’arriverai toujours à avoir mon quotidien habituel. Grossière erreur, finalement j’ai dû m’adapter à lui. Et les premières semaines, voire les premiers mois, mes besoins passaient toujours après. Certains après-midi, me doucher ou même manger étaient devenus des options.
C’était très frustrant de ressentir cela, ne pas pouvoir combler ses besoins primaires et de pas pouvoir être soi-même mais juste une mère avant tout. Etre là pour lui, de jour comme de nuit et m’oublier totalement furent vécus comme une injustice, j’en voulais à mon entourage notamment aux femmes que je connaissaient de ne pas m’avoir raconté l’envers du décor.
Derrière mes sourires de façades, je vivais une perte d’identité totale. J’avais ce sentiment de ne plus savoir qui j’étais, ni ce que je voulais.
Presque deux ans plus tard, j’arrive de nouveau à prendre soin de moi. Je choisi mes priorités. De la vaisselle ou du yoga pendant que mon fils dort? Le choix est vite fait! Mes assiettes peuvent attendre une heure avant d’être nettoyées! J’ai compris que c’était nécessaire, encore plus qu’avant. Parce que si je ne vais pas bien, comment pourrais je prendre soin de mon bébé?
Je deviendrai transparente après la naissance
En parlant avec d’autres mamans, je crois qu’on a toutes ressenti la même chose: durant la grossesse, tout le monde nous voit, nous admire car on porte la vie, nous avons un joli ventre rond, on nous dit que l’on est radieuse et en forme, qu’il faut que l’on se repose.
La plupart du temps, l’entourage est au petit soin, et c’est même très agréable. Mais surprise! Quand bébé pointe le bout de son nez, il nous vole complètement la vedette. Et au moment où l’on a le plus besoin de soutien, d’encouragements ou d’aide concrète, le regard des autres sur nous peut être totalement différent.
Pour ma part, j’avais vraiment ce sentiment d’être devenue uniquement une mère et c’était assez déconcertant.
Je recevrai (beaucoup) de conseils
C’est l’un des points (à mon sens) les plus agaçants. Jamais je n’aurai imaginé recevoir autant de conseils et d’injonctions quand je suis devenue mère. Il ne faut pas oublier que l’arrivée d’un bébé, la fatigue et la chute des hormones nous rendent totalement vulnérables. La moindre réflexions ou critiques peuvent blessées.
Il est bon de vouloir aider une jeune maman ou de vouloir partager son expérience mais les « il faut… » ou « tu dois… » sont à proscrire. Au lieu d’aider cela rajoute juste une pression supplémentaire sur les épaules des mamans. Les conseils c’est ok mais les commentaires désobligeants on n’oublie.
Avec le recul, j’ai aussi compris que mon entourage (je parle ici de mon expérience personnel) pensait bien faire. Etant donné qu’ils vivent loin de chez nous, ils devaient certainement avoir ce sentiment de se sentir utiles en nous donnant des conseils car ils ne pouvaient pas nous apporter leur aide « concrète ».
Je ne saurai pas toujours tout
Je pensais qu’en ayant accoucher je serai directement une maman connectée à son bébé, que je le comprendrai ce qu’il voudrait. Ce ne fut malheureusement pas le cas, dans de nombreuses situations je ne savais pas. Ce n’est pas parce que l’on vient de mettre au monde son bébé, que l’on est directement une super maman, ce n’est pas inné.
Dans mon cas, ça ne l’étais pas, parfois je ne savais pas comment le prendre dans les bras, pour le changer de position durant la tétée, lui donner le bain m’effrayais, quand il pleurait je ne savais pas toujours comment le calmer.
Je crois que le rôle de maman se façonne petit à petit, on apprend à connaitre son bébé, on découvre ses habitudes, son rythme s’installe jour après jour. Tout est une question de temps et ne pas toujours avoir la réponse à toute ses questions est tout à fait normal.
Je ressentirai des émotions contraires
C’est ce que l’on appelle l’ambivalence maternelle. Ces émotions contraires que l’on ressent en tant que maman. Parfois je ressentais de la joie à être enfin seule durant un court moment où mon fils était enfin gardé. Et puis l’instant d’après j’étais frustrée ou même triste car il me manquait.
Cela m’arrive encore, je jongle entre bienveillance et culpabilité mais plus le temps passe, plus j’en suis consciente et plus c’est facile. J’essaye de faire de mon mieux au quotidien et si certains jours j’ai moins bien gérer certaines difficultés, je relativise au maximum.
Je rencontrerai l’amour de ma vie
Ce dernier point, une amie me l’avais dit. Mais je ne l’avais pas cru. J’avais souris en pensant qu’elle exagérait, que certes j’allais aimé ce petit être mais pas à ce point.
Désormais je comprend le sens de certains mot comme l’amour inconditionnel, celui d’une mère pour son enfant, qui je pense est plus fort que tout. Le sens aussi du mot sacrifice car je crois sincèrement que je pourrai faire d’énormes sacrifices juste pour m’assurer du bonheur de mon fils. Et le sens aussi de l’éducation, que je découvre chaque jour, que j’étudie, que j’expérimente du mieux que je peux et qui est loin d’être chose facile.
Si j’avais su tout cela, peut-être me serai je mieux préparée à mon post partum, mieux renseigné aussi sur ce que j’allais vivre. Je ne sais pas si les choses auraient été différente, mais ce qui est sûre c’est que le chemin de la parentalité est loin d’être tout tracé. Après mon accouchement je pensais que le plus compliqué était passé, mais en réalité c’est l’après, ce sont les premières nuits, les interrogations, les changements qui sont le plus exténuants.
Chacun a sa propre expérience et son propre ressenti et chacun vit bien évidemment l’arrivée d’un bébé à sa manière. Mais je crois qu’il est important de mettre en lumière le post-partum, d’arrêter d’idéaliser la maternité comme si tout était parfait car pour bon nombre de femmes cela se caractérise par de la fatigue, un sentiment de solitude et d’incompréhension.
La dépression post partum toucherait d’ailleurs entre 15 et 20% des jeunes mamans. Il est donc important de les accompagner et de les aider au maximum durant cette période si fragile.
Et toi qu’aurais tu aimé savoir avant d’avoir ton bébé?