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Devenir mère

Il y a quelques temps encore, je n’aurai jamais pensé devenir mère. La grossesse, porter la vie n’était pas vraiment dans mes projets. Tout simplement car je ne me l’imaginais pas et parce que cela me faisait peur.

Aujourd’hui, j’ai encore un peu peur de la maternité, de ce futur bébé qui va certainement chamboulé ma vie pour toujours et pourtant je veux être sereine. Je pense que devenir mère peut m’aider à grandir, à évoluer et à en apprendre encore plus sur moi-même. Même si pour l’instant j’ai vraiment l’impression d’être une débutante dans le domaine des marques de poussettes, de couches, de ne pas savoir quel équipement acheter. Malheureusement il n’existe pas d’écoles ou de cours particuliers pour devenir mère, tout cela s’apprend sur le terrain… Pourtant le fait d’être enceinte me donne la vague impression d’avoir une étiquette collée sur le front, d’être déjà considérée comme une maman et que je devrais déjà savoir des choses sur le sujet. je ne suis plus une jeune femme, juste une future mère aux yeux des autres.

Ce cher corps…

Actuellement je vis mon 6ème mois et je vois peu à peu mon corps se transformer. On me dit que d’être enceinte me va bien, que je suis plus belle. J’ai du mal à le croire. Soit les gens qui me disent ça sont vraiment aveugles ou bien de sacrés menteurs. Ou c’est tout simplement moi qui n’accepte pas le reflet du miroir: je vois un visage fatigué, des cernes à n’en plus finir, quelques boutons parfois. Je n’ai pas l’impression de rayonner. Par contre le point positif c’est que je peux enfin me venter d’avoir plus de seins, ils ont doublé de volume et tout ça sans chirurgie, pas besoin. C’est plutôt cool.

Et puis il y a mon ventre: d’un côté je suis heureuse de le voir pousser ce bidou mais en même temps, je passe des heures à me le tartiner d’huile pour limiter les dégâts par la suite. Car c’est bien cela aussi qui m’angoisse: voir mon corps changer.

Quand je parle de mes craintes, je reçois plutôt une pluie de reproches et d’incompréhension:

« Toutes les femmes passent par là! « 

« Avoir des vergetures ce n’est pas non plus la mort »

« Il faut bien que tu grossisses pour que ton bébé soit en bonne santé »

« Prendre quelques kilos, ça ne va pas te tuer! »

Voilà le genre de réflexions que j’ai pu entendre, comme si voir son corps changer devait obligatoirement être bien vécu. Comme si ne pas vouloir trop prendre de kilos était égoïste.

Dans ce cas je suis une égoïste, d’aimer mon corps et de tout faire pour ne pas qu’il soit marqué par la suite. Certes, c’est beau de porter la vie, mais c’est aussi douloureux de voir son corps lui échapper. J’ai cette impression qu’on minimise un peu la grossesse comme si les femmes avaient le pouvoir de porter la vie donc elles devraient s’habituer facilement à tout ce qui leur arrive. Elles devraient s’habituer aux hormones, aux douleurs lombaires, aux nausées, aux contractions, comme si sous prétexte que c’est un processus naturel, elles devraient subir tout cela sans rien dire. Combien de fois on m’a dit que la grossesse n’était pas une maladie, quand j’ai « osé » me plaindre d’avoir mal au nerf sciatique ou d’être un peu fatiguée.

Parfois, il m’arrive même de culpabiliser, de ne pas vivre cette grossesse avec autant de joie qu’une femme devrait la vivre. Oui je suis contente de sentir mon bébé me donner des coups, de voir mon ventre s’arrondir mais j’ai aussi hâte de retrouver mon corps, de ne pas aller au toilettes tout les nuits pour faire pipi, de pouvoir refaire du sport comme avant, de pouvoir dormir correctement.

Un vrai changement

Oui la grossesse est un vrai changement pour toutes les futures mères: corporel, psychique et mental. En tant que femme on a le droit d’être heureuse d’être enceinte mais pas forcément d’apprécier la grossesse. Je suis contente de voir mon bébé durant les échographies, d’avoir découvert son sexe, tout cela me met en joie. Mais en même temps la grossesse est une étape spéciale dans ma vie: mon corps me surprend par sa capacité à fabriquer un petit être mais j’ai aussi l’impression d’en perdre le contrôle parfois.

Et encore je n’ai pas encore vécu l’accouchement, il devrait être prévu pour mars. J’ai envie de vivre ce moment, je m’y prépare, me documente, je me l’imagine mais il m’angoisse également. J’espère le vivre comme je l’entend, avec mes envies, mes besoins et le plus naturellement possible. Accoucher dans une autre langue me stress aussi un peu, faire l’effort de parler en espagnol quand on doit justement faire l’effort le plus intense de toute une vie ne me rassure pas vraiment. Mais je vais devoir y arriver et m’adapter.

En fait je vois l’accouchement comme une libération: le plaisir de découvrir enfin le visage de ce bébé tant attendu mais également la joie de retrouver son corps après 9 mois hors du temps. C’est un nouveau corps finalement. La première maison de son enfant. Je ne sais pas encore si je l’apprécierai comme avant, si mon âme s’y sentira bien, mais je ferai mon possible pour l’aimer, pour le choyer, j’en prendrais encore plus soin après ma grossesse car au fond ce sera grâce à lui que j’aurai la chance de porter mon enfant dans mes bras.

Et puis j’essaye aussi de relativiser, beaucoup de couples sont passés par cette étape, des femmes deviennent également mères toute seules, alors moi aussi je devrais bien y arriver. Je ferai mon maximum pour apporter le plus d’amour possible à mon futur enfant, je serai à son écoute, je veux lui transmettre de belles valeurs, qu’il soit épanoui et heureux d’être venu au monde.

Alors oui j’ai peur de tout ces changements, de ce nouveau rôle de mère qui m’attend mais je me dis aussi que ça va être certainement la plus belle étape de ma vie.

Par Amely

Amely partage ses idées beauté et bien-être au naturel et ses découvertes en développement personnel.

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